Giro du Maquis
8 au 15 mai 2008
MERCREDI SOIR
C’est un Hervé passablement survolté (qui s’en étonne ?) qui nous accueille à Toulon. Partis avec des horaires échelonnés, les porschistes s’égrènent sur l’autoroute du sud et arrivent au rythme des bouchons du week-end de l’armistice. Accueil à l’hôtel, qui offre un repas du soir avec du saumon en entrée et en plat, on espère bien se rattraper en Corse. On dort bien, mais peu, puisque le lever est à six heures.
JEUDI
Ajaccio, Cargèse, vin d’honneur au cabanon de Charlotte, les calanches de Piana, Porto, Hôtel Subrini
« Attention au bétail divaguant, ne pas hésiter à utiliser avertisseur sonore pour éviter les rencontres inopinées ». Road Book du Giro du Maquis, mai 2008
Honneur à un Porschiste de la première heure pour démarrer cette chronique :
« Lever aux aurores, l’aube qui se lève sur nos Porsches ne sera qu’une aurore de sang… Les Talibans de la route sont prêts à en découdre, pour autant que la mécanique suive. Le booster n’y fait rien, il faut ponter, Cédric, au train du sénateur, approche le museau de sa blanche, on branche, hop et voilà. Le convoi peut s’annoncer devant la gueule béante qui va l’avaler et le garder dans ses entrailles pour six longues heures. Farniente, pullman et cinéma, films peu édifiants mais le temps s’écoule. Quelques bières au soleil sur un pont peuplé et pollué par la fumée des nombreuses cigarettes que, loi oblige, tout le monde est obligé de griller dehors et qui se mêle aux larges vapeurs de gasoil qui s’épanchent en noires volutes au-dessus du deck » Patrick Moret
Ce qu’il ne dit pas, le cousin, c’est qu’il fait beau, mais beau à couper le souffle et que ça commence déjà sur le ferry.
Le fait du jour
Jour faste, on n’arrive pas à choisir, on vous en donne une brochette :
- Jean-Claude se fait alpaguer par la maréchaussée pour ne pas avoir mis sa ceinture, il tente une habile négociation et fini par l’emporter à la volée, € 130.- d’économies, l’administration était trop compliquée car il voulait payer en cash, ce que le pandore refusait, il fallait donc remplir un formulaire très compliqué, y ajouter un timbre fiscal, bref un tâche herculéenne, nettement au-dessus des forces de l’homme en bleu ! PM
-nos nouveaux copains lyonnais Roger et Viviane se perdent dès la sortie du ferry dans Ajaccio. Ils n’ont pas reçu de road book et ignoraient jusqu’à l’existence d’un tel document. Certains racontent qu’ils se sont mis dans le train des porschistes toulonnais (qui roulaient en sens contraire). V
Incidents techniques :
- Maxime roule avec des suspensions d’origine mal réglées, la tôle entame les pneus, il faut l’art consommé de notre carrossier pour taper le passage de roue et éviter le pire. PM
-on a perdu le décompte des pannes de batterie de Pascal et Véronique, et des dépannages par Cédric. V
On a vu :
Les rochers rouges que le soleil déchiquette et qui tombent dans la mer. Les calanches de Piana, où même les porschistes les plus agités s’arrêtent sur le bas-côté et sortent de leur machine pour s’en mettre plein les mirettes.
On a mangé (et dormi) :
Des cuisses de dame au bord de la mer
Et pour le souper ? On préfère oublier.
Quant à l’hôtel, confort spartiate. Stop. Ah, non, pas stop. Maxime et son père ont dû rentrer en faisant le mur, faute de portier. Ce qu’ils ont fait dehors, dans une crique bordée de trois hôtels et autant de restaurants jusqu’à une heure avancée de la nuit ? Va savoir
VENDREDI
Route de côte vers Calvi, col de la Croix, Calvi, restaurant les palmiers près de la Captiainerie. Lumio, Ile Rousse, Saint Florent, Nonza, Abro, col Sainte-Lucie, Poggio Saint Severa, Bastia, hôtel Ostella.
« Faire le plein d’essence quand mentionné dans le carnet de route ». Road Book du Giro du Maquis, mai 2008
Grand circuit de Porto à Calvi, puis Calvi Bastia en passant par le désert des Agriates. Routes côtières, falaises à pic, criques inatteignables bordées de sable blanc. La route est belle, et longue.
Le Fait du jour
Réception par le maire de Calvi. Salutation du maire à coups de klaxon, alors qu’Hervé a remis à monsieur le maire le presse-papier à l’effigie du club.
Incidents techniques
On traverse « une région de chutes de pierres qui viennent entraver le bon fonctionnement des véhicules » commente Hervé. Des cailloux sur la route, des cailloux dans la fourchette d’embrayage sur la 911 de Jacky (ce qui n’empêche pas l’équipage, en parfait état de marche, de se distinguer auprès des dames dans le port de Calvi.
Puis c’est la machine de Claude qui doit être examinée. On lui trouve une pierre coincée entre l’étrier de frein et le disque de la roue arrière gauche.
On a vu
…Hervé ne pas respecter les instructions de son propre road book et rouler à des vitesses non autorisées. Parait-il. L’info n’est pas pu être vérifiée.
On a mangé et dormi :
A midi, dans le port de Calvi, restaurant les Palmiers, des cocktails aux fruits extraordinaires.
Le soir, hôtel Ostella, un hôtel belvédère, du style qui hésite entre fort Knox et l’Acropole, dans la zone industrielle de Bastia. Piscine, apéro, repas et chambre, tout bien. Et le pianiste jouait du piano (blanc) debout, ou presque.
SAMEDI
San Nicolao di Moriani, Cervione, Sant Andria di Cottone, barrage d’Alesani, Alesani Chiatra, Moita di Verde, Corte, Vivario, restaurant Le chalet. Col de Sorba, Col de Verde, Zicavu, Zonza, barrage de l’Ospedale, Porto Vecchio, Hotel Shegara.
« Ne pas jeter de mégot de cigarette par la fenêtre car chaque année, près de 4000 hectares partent en fumée. La plupart des incendies sont d’origine criminelle (vous deviendrez criminel) ». Road Book du Giro du Maquis, mai 2008
Incidents techniques
Dany et Jessica crèvent deux pneus sur la route entre Vivario et Porto Vecchio, dans le col de Sorba. La remorque arrive rapidement sur place pour charger la voiture et l’emmener à Porto Vecchio. Le transport de leur véhicule sur le continent alimentera les discussions jusqu’à la fin du séjour.
On a vu
Des cols, des cols, et l’idyllique combe autour du barrage de l’Ospedale.
On a mangé et dormi :
A midi, restaurant le Chalet à Vivario.
Dormi à Porto-Vecchio, hôtel Shegara, vue sur la mer, les Porsche dans la cour avec les motos cloutées et frangées des copains aux Harley Davidson. Soirée piano qui mélange fraternellement porschistes et motards autour de vieux standards de jazz. Au menu, terrine, une nouvelle déclinaison de ragoût corse, tarte aux pommes
DIMANCHE
Porto Vecchio, Sainte Lucie de Porto Vecchio, Bavella, col de Bavella, Zonza, Quenza, Sorbollano, Aullene, Zerubia, Santa Lucia di Tallano, Levie, caol de Basinu, Sotta, Figari, Bonifacio, restaurant le Bonifacio.
« Si vous faites une rencontre avec du bétail, n’hésitez pas à prendre une photo et surtout de relever le numéro d’immatriculation de la bête » Road Book du Giro du Maquis, mai 2008
Le Fait du jour
On croise les motards mélomanes de la veille dans la citadelle de Bonifacio. Mais surtout, on se raconte l’arrivée de Kitti, la veille au soir, qui n’avait plus vu son Hervé depuis deux jours. Amoureuse et pleine de bonne volonté, elle fait une course pour Hervé, va chercher un truc dans la voiture, qu’elle ouvre avec sa clé, et revient comme une furie. Entre les sièges, elle a trouvé un paquet de préservatifs entamés et un road book maculé de rouge à lèvres. Survient une des ces inoubliables scènes de boulevard, Kitti en Jacqueline Maillan, jusqu’à ce qu’Hervé comprenne que sa douce a confondu une voiture grise avec une autre voiture grise (probablement que Porsche ne fait qu’un modèle de clé par couleur). Il paraît qu’il faut taire le nom du conducteur qui confond boîte à gants et tiroir de table de nuit. Dont acte.
Incidents techniques
Rien à signaler
On a vu
…Cédric nager devant l’hôtel à Propriano. Température de l’eau : 15 degrés.
On a mangé et dormi :
A midi, restaurant le Bonifacio, soupe de poisson, riz safrané et filet de poisson, tarte aux pèches. Retour difficile le soir, après le repas dans le port de Propriano (calamars et riz). Surtout pour ceux qui ont refusé le taxi et ont fait la fermeture du restau. Arlette aurait failli casser sa rotule sur la tête de son Patrick (mais les témoins ont tendance à exagérer après quelques litres de rosé corse).
LUNDI
De la ferme Filitosa à Umulinu (chez Abbatucci) jusqu’à l’hôtel du Golfe sur Porto Pollo
« Très bonne route » Road Book du Giro du Maquis, mai 2008
Un road book réduit à quelques kilomètres, un petit tour dans le maquis qui prend aujourd’hui des accents quasi toscans. Vertes collines, fermettes pour cette boucle qui permet de voir la montagne au-dessus de Propriano, du côté de Filitosa, jusqu’à U Mulinu et sa ferme bio-dynamique. Vers 16 heures, arrivée à Porto Pollo, minuscule baie bordée de deux hôtels. L’hôtel du Golfe a inauguré ses chambres il y a dix jours, tout design, chaises Louis Ghost de Starck au restau et chambre bois foncé et murs cirés, avec le fauteuil Mademoiselle en bonne vue. Les filles aiment.
Le Fait du jour
En WRC, le pont près d’U Mulinu est passé à 110 km à l’heure. Nous nous contentons de le passer à la queue leu leu. Seul Georges suit le road book à la virgule et passe le pont en marche arrière, « ceinture sous-ventrière relâchée »…. Mais le même Georges s’est déjà fait remarquer à midi en tombant de table une bouteille de rosé à la main.
Incidents techniques
RAS
On a vu
Il pleut.
On a mangé et dormi :
Très bien. A midi, découverte des produits viticole des Abbatucci. Le domaine Comte Abbatucci travaille ses vignes selon les principes de la biodynamique, cépages locaux tirés de l’oubli, sélection parcellaire, vendanges manuelles et recherche du goût du terroir. Le résultat a été primé, son rosé est sorti dans les trois meilleurs de France. Le repas est délicieux (feuilletés, ragoût aux olives, tarte au chocolat et au citron), l’endroit magnifique en pleine nature. Le soir, on fait connaissance avec le frère Abbatucci, l’éleveur qui a remis à l’honneur la vache tigrée, une vachette typique de la région, résultat de croisements avec des vaches de l’Atlas introduites par les « Mauresques » dans des temps reculés. Abbatucci, yeux bleus et visage terre cuite barré d’un sourire éclatant, a fait de ses vaches un produit AOC. On imagine que la viande de ses veaux va faire un malheur dans les prochaines années, dans une Europe de plus en plus préoccupée par le goût de produits authentiques. Il produit une quarantaine de veaux par année, et le buzz se propage à mesure qu’il va faire goûter ses veaux à Toulon, Bordeaux et ailleurs. A l’hôtel du golfe, repas super (très joli apéritif, champagne à la fraise et verrines, puis tartare de thon, poisson grillé et fraises)
MARDI
Porto Pollo
Le rallye se termine sous des trombes d’eau. Seuls quelques courageux partent quand même pour la balade à cheval ou la séance de plongée. Chacun se débrouille. Sieste, marche sur la plage et sous la pluie, lecture et long apéro. La troupe savoure le repos forcé à l’hôtel du Golfe, des petits déjeuners au coucher.
MERCREDI
Retour vers le continent, après un ravitaillement au marché du port d’Ajaccio. Il fait doux, le soleil tape dur et longtemps sur le pont (des manœuvres de l’armée françAise dans le port de Toulon retardent l’arrivée d’une heure). Dernière image, celle des 27 voitures alignées comme à la parade dans les cales du ferry. On s’embrasse, on promet de se revoir. Ce sera peut-être cet été chez les Audemars, grands gagnants de ce giro du Maquis, grâce à la (bonne) conduite d’Olivier et aux larges connaissances de Dorotha, auteure d’un guide sur la Corse pour Lonely Planete. Un couple gagnant, sans aucun doute.
VR